44e convention de SFFF – Grenoble 2017 21 septembre
On a beaucoup parlé retro-engineering, calcul infinitésimal, métaphysique, monades, batailles spatiales, Grèce antique, post-rationalisation, Corneille, Perry Rhodan, mais pas seulement… à la 44e convention française de SFFF organisée du 13 au 16 juillet 2017 à Grenoble par les Rêvailleurs, grâce à l’énergie de Frédéric Fromenty et de sa bande d’énergumènes dynamiques, sur le campus de St Martin d’Hères.
Sophie, auteure grenobloise rencontrée à Méry sur Oise au printemps, m’a gentiment offert l’hospitalité pendant ces trois jours, ce qui nous a permis de faire plus ample connaissance (notamment en fêtant mon 50e anniversaire au restaurant indien), dans une bonne humeur qui ne nous avait pas quittés depuis le salon de la nouvelle humoristique… Bon j’ai dû me battre contre le chat pour me faire une place sur le canapé, l’animal me regardait comme s’il allait me bouffer !
Je me suis retrouvé, un peu comme à Nice, entouré de gens passionnés et passionnants venus partager, dans une ambiance intimiste, l’objet de leur passion, la SFFF sous toutes ses formes. Tables rondes, conférences, jeux, il y en avait pour tous les goûts.
J’ai retrouvé avec un plaisir non dissimulé ma comparse Nathalie Bagadey, déjà croisé sur d’autres salons dans la région, et nous avons cette fois-ci partagé une table. Ce qui a été fort agréable, de part l’humeur et l’humour de ma voisine, et le fait qu’elle me faisait glisser ses lecteurs au fur et à mesure… De plus devant notre table, il y avait un banc, permettant aux potentiels lecteurs de s’asseoir pour discuter avec nous (mais permettant aussi aux potentiels sans-gêne de s’y asseoir en nous tournant le dos, pour discuter entre eux, empêchant ainsi l’accès d’autres personnes à la table …). Egalement à notre table, l’atypique Philippe Roubal, ancien militaire, ingénieur, auteur de plusieurs livres sur le rêve conscient, avec qui j’ai eu des discussions fort intéressantes (notamment sur le glutamate de sodium, une vraie saloperie).
(avec mon superbe Tshirt étrenné pour l’occasion…)
Chacun des 160 participants, qu’il soit auteur, éditeur ou simple lecteur, (inscrits à l’avance pour la modique somme de 20 euros pour les 3 jours) (!) se voyait remettre à l’entrée un badge à son nom, des tickets repas et un livre regroupant les nouvelles finalistes du prix Rosny de l’année, afin de pouvoir voter le dernier jour pour les textes de son choix.
Je fis la connaissance de Zelda, Océane et Céline, trois étudiantes valentinoises orientées vers moi par ma voisine, qui repartirent, poussées par la curiosité, avec mes petites novellas.
Je discutai un moment avec Virginie Tournay, directrice de recherche au CNRS, auteure sur internet d’un texte dystopique intitulé 2070, malaise dans la bureaucratie, qui fut séduite par mes Jeux de dopes.
J’assistai dans un amphi surchauffé (comment les étudiants arrivent-ils à retenir quoi que ce soit dans de telles cocottes minutes ?) à une conférence sur le petit peuple, animée par Noémie Budin, jeune elficologue, qui confiait quelques minutes plus tôt à Nathalie et à moi-même qu’il s’agissait de sa toute première expérience en la matière, et qui s’en tira fort honorablement.
Côté visiteurs, Laurent repartit avec mes Jeux de dopes, ainsi qu’Eric, lecteur passionné qui me prit en plus Infemmes et sangsuelles, mon recueil, ainsi que Du plomb dans l’aile. Jean-Luc Schwob repartit également avec un exemplaire d’Infemmes et sangsuelles, Benjamin aussi, dont la curiosité ‘étendit aux Jeux de dopes et au Petit oiseau va sortir. J’espère qu’ils seront contents de leur lecture, et s’ils veulent venir me faire un petit coucou en commentaire et dire ce qu’ils en ont pensé, ce blog leur est ouvert.
J’eus le plaisir de revoir Sybille Marchetto, organisatrice de Nice fictions, festival auquel j’ai participé début avril, venue en voisine piocher des idées pour une prochaine manifestation niçoise…
Étaient également présents Sylvie Lainé, Christian Léourier, ainsi que plusieurs autres acteurs des mondes de l’imaginaire.
Parmi les nombreuses animations et tables rondes proposées. François Rouiller, auteur suisse d’un roman intitulé Métaquine, et Romain Lucazeau, auteur de Latium, animèrent une conférence autour de leurs mécanismes et de leurs difficultés d’écriture, nous rappelant que la SF est un outil de décalage permettant de nous poser des questions sur notre monde présent et futur. Ils abordèrent des questions de cohérence, de rythme, se questionnant par exemple sur le point de vue à adopter, interne ou externe à l’action, pour l’écriture de scènes de batailles spatiales, invoquèrent La pyramide des possibles, de Leibnitz, évoquant les possibilités de transposer les intrigues de Corneille ou de la mythologie gréco-romaine dans un univers SF ou space opera.
Au niveau animation on notera aussi le jeu-quizz « génériques de séries TV SFFF » proposé par Raymond Milési, duquel je tirai honorablement mon épingle en remportant un petit point face à des concurrents déchaînés…
Raymond Milési, maître de cérémonie
Le prix Rosny fut remis à François Rouiller pour Métaquine, son roman d’anticipation, qu’il avait d’ailleurs passé le week-end à dédicacer à de fins connaisseurs (graphiquement, car l’homme est aussi illustrateur…)
les statuettes du prix Rosny, signées Caza
François Rouiller en dédicace
En résumé, voici une convention que je suis content d’avoir vécue. Différente d’un salon du livre, plus intimiste, cette formule où néophytes et vieux briscards se rencontrent dans une ambiance festive permet de ne pas rester vissé à sa table, et d’échanger avec des passionnés de SFFF, et de livres.
Je passerai sur les problèmes d’intendance (aïe les repas !) rencontrés par les organisateurs, qui ne parvinrent pas à entacher notre bonne humeur.
Je ne dirai pour terminer qu’un bref mot sur le glaçant clone de Montag, plus vrai que nature, qui passa les trois jours à arpenter la salle de long en large dans son uniforme de soldat du feu, inquiétante présence au milieu d’une convention de SF, de surcroît bourrée à craquer de livres…
Farenheit, quand tu nous tiens…