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La plèbe les conspue, tous ces tyranneaux claudes
Qui d’un Dieu tout puissant se croient coéternels
Et devant leurs vassaux se proclament indigètes.
Ils lui imposent en masse des édits frustratoires
Sous le joug armuré de forces stipendiaires
Pour mieux masquer aux yeux du peuple fragmenté
La vaste étendue de leur vide sincipital
(Gaëlliques surannées – 23 janvier)
- Allez, mon lapin, ratisse-toi la soupière, va troubler le miroir et au lit !
- Mais, maman je me la suis déjà ratissée ce matin !..
- Deux fois par jour a dit le gingiviste, sinon tu vas choper des carottes !
(Gaëlliques orthodontistes – 24 janvier)
- Trois côtes cassées, un poignet démis, un traumatisme crânien, et tout ça en dormant, mais comment donc avez-vous fait votre compte, monsieur le commissaire ?
- Que voulez-vous, docteur, j’étais dans de beaux draps. Je poursuivais un rêve et il a résisté à son arrestation !
(Gaëlliques policières – 27 janvier)
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Foliculteur, trice : n. Personne dont l’activité professionnelle consiste à semer des graines de folie dans les jardins secrets des tristes sires. (syn. embellificoteur)
(Gaëlliques thérapeutiques – 15 janvier)
Ce matin,
c’est le vingt
je voudrais bien
qu’un ange gardien
se mêle enfin
à mon destin
de bohémien
mais il est déjà midi vingt
j’ai encore espéré en vain
(Gaëlliques angéliques – 20 janvier)
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Trop arrosé une teuf ?
Une cuite à tuer un bœuf ?
Quelques gouttes du sang d’un veuf
Pendu sous le pont-neuf
(Pas beaucoup, huit ou neuf…)
Mélangées à un jaune d’œuf
Et vous vous sentirez tout neuf,
Prêt à emballer toutes les meufs..
C’est pas du bluff !
(Gaëlliques éthyliques – 9 janvier 2020)
Dix secondes après sa naissance, Jehanne poussait son premier cri
Dix ans après elle se droguait et entendait des voix
Dix heures après sa mort, elle arrêtait enfin de fumer
(Gaëlliques fumeuses – 10 janvier)
Obsessionnel besoin
Éphémère passion
Attirante tractation
Ridicule illusion
(Gaëlliques en solde – 11 janvier)
Seule une section de 12 poulets casqués et armurés occupait la petite place quand de toutes les rues attenantes se déversèrent des hordes de filets jaunes surexcités. Très vite pépiements et caquètements furieux se muèrent en salves de battements d’ailes de défense pour finir par de bestiales prises de bec. Ego contre ergot, les deux factions se mirent une volée à grands coups de pilons dans les mandibules, si bien qu’on ne distingua bientôt plus que du jaune sang à travers les nuages de fumigènes. Les dindons de la farce de l’ordre y perdirent quelques plumes mais après dispersion des séditieux filets par les coqs à la solde du couvernement arrivés en renfort qui se rengorgeaient victorieusement et une fois la fumée dissipée, on trouva sous la douzaine de poulets encore traumatisés une douzaine d’œufs fraîchement pondus.
(Gaëlliques à la coque – 12 janvier)
Accordez-moi un livre, un chapitre de plus, une page cornée, une ligne tremblante, un mot, oui, un mot juste, rien qu’une lettre encore, même la goutte d’encre du maudit point final, à lire ou à écrire, de quoi jusqu’à ma mort émerveiller ma vie…
(Gaëlliques de papier – 13 janvier)
Hiver aryen
Aveuglément
Recouvre tout
D’un voile blanc
(Gaëlliques climatiques – 14 janvier)
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Petits textes de mon c(r)u
issus des jeux d’écriture
du Créalendrier de Gaëlle Pingault
Pour bien commencer l’année
Il ne faut surtout pas négliger
Ses amis de l’année passée
Il ne faut surtout pas lésiner
Sur bonne chère et rince-gosier
Moi je voulais vous souhaiter
de la santé, de la gaieté,
juste ce qu’il faut de pognon,
quelques bons livres à dévorer,
aux artistes l’inspiration
de l’amour sans modération
et deux mille vins sans un bouchon
(Gaëlliques – 1er janvier)
Couché sous un plaqueminier
Qui poussait au bord du sentier,
(un fait dont je suis coutumier),
Ses beaux fruits en guise d’oreiller,
Auprès de Morphée réfugié
Doucement je me momifiais
En me rêvant usufruitier.
Y avait pas de quoi m’excommunier…
(Gaëlliques fruitées – 2 janvie
Pour que cette année soit du gâteau
Je vous fouette
mes meilleurs œufs
(Gaëlliques pâtissières - 4 janvier)
Cette année, pour l’Épiphanie, Mémé avait refusé qu’on apporte une galette, prétextant le mauvais goût de celles vendues dans le commerce. Elle préférait la faire elle-même, « à l’ancienne ».
« - Au moins dans la mienne je sais ce qu’il y a ! Tout est naturel ! Pas comme dans ces saletés industrielles pleines d’additifs ! »
On n’a pas regretté, du moins jusqu’à ce que papa, en faisant une grimace qu’il espérait discrète, retire de la part dans laquelle il venait de croquer un long cheveu gris et que Timothée, du haut de ses quatre ans, la bouche encore pleine de frangipane maison, crie « J’ai la fève ! » en brandissant fièrement entre pouce et index la dernière molaire de Mémé…
(Gaëlliques galettiques – 6 janvier)
C’est aujourd’hui le sept
mettez une salopette
partez en trottinette
sur la nationale 7
des slogans plein la tête
lutter pour vos retraites
jusqu’à ce que les cons pètent
(Gaëlliques politiques – 7 janvier)