An Vingt, dix-septième septain

- Je repensais à ma dernière fête d’anniversaire, cloîtré chez moi, seul, sans famille ni amis, à boire bière sur bière devant la télé toute la soirée jusqu’à m’écrouler d’alcool et de déprime avant minuit sans même avoir ouvert le cadeau que je m’étais fait pour l’occasion (encore une bière)….
- Ouais, quelle plaie, ce confinement, saloperie de virus !
- Confinement ? Ah non, mon anniv, c’était huit mois avant.. .

(Gaëlliques en solitaire – 22 avril)

Le message vocal stocké sur la clé USB que j’avais extirpée de l’enveloppe kraft à mon nom disait :
« - Bonjour, ici Franck Riester. Votre mission, si vous l’acceptez, sera de finir d’écrire votre prochain recueil de nouvelles, de remanier votre futur premier roman, de les soumettre tous deux à un éditeur, d’en trouver un également qui soit séduit et amusé par votre recueil de micro-nouvelles, « Court, mais trash », un autre qui veuille bien accepter dans son catalogue votre toute première novella, « Le petit oiseau va sortir », en rupture de nid depuis quelques mois, d’en trouver encore un assez fou pour reprendre sous son toit votre premier recueil préfacé par Emma Crt, « Infemmes et sangsuelles », sans logis à partir de juillet, de rencontrer un éditeur poète qui succombe au charme acide de vos « Lettres aMères et autres Peaux-haines », recueil de textes autobiogothiques, et un doux rêveur enfin pour accepter de publier votre récit de fantasy éco-terroriste richement illustré par Philippe Lemaire,
Tout cela en restant à votre domicile, en portant un masque et en toussant dans votre coude, crise sanitaire oblige.
Comme toujours si vous ou l’un de vos personnages étiez capturé ou tué, ce qui ne manque pas d’arriver dans vos histoires, le ministère de la Culture nierait avoir eu connaissance de vos agissements et de votre existence. Bonne chance. Ce message s’autodétruira dans quelques instants… »
J’ôtai la clé de mon ordinateur, la posai dans le cendrier et attendis vainement pendant plusieurs minutes de la voir se consumer. J’y mis finalement le feu avec mon briquet en songeant que pour que le ministre en personne me demande, à moi, de poursuivre mes scribouillages, la culture française était vraiment mal barrée…

(Gaëlliques impossibles – 23 avril)

 

Forcément,
une maille à l’endroit
une maille à l’envers
il n ‘avance pas vite
ce tricot

(Gaëlliques en pelote – 25 avril)

C’est la trêve, déconfineurs
Menés par les distanciateurs
Sur ordre des parlementeurs
Désinfectez ces balconneurs
A grands jets de javelliseur

(Gaëlliques de vingt heures – 26 avril)

 

Fait
Comme un rat
Dans une cave d’affinage
J’ai mangé des tommes
Et j’ai ri

(Gaëlliques fromagères – 28 avril)



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