Belle journée 3 juillet
Il ouvrit sa boîte de déception.
Ce matin, elle était vide.
Ça va être une belle journée,
Se dit-il en refermant les yeux.
Il ouvrit sa boîte de déception.
Ce matin, elle était vide.
Ça va être une belle journée,
Se dit-il en refermant les yeux.
J’aurais mis deux s à piscine :
on n’y croise jamais de poissons
mais des mycoses et de l’urine
qui, consommées en infusion
te déclarent une guerre intestine
prenant ton cul pour un trou fion
farci de nitroglycérine.
Oui, Pissine est un meilleur nom.
il y faisait si chaud
En Canicule du Sud
que je m’y suis draté
pour ne pas y rester
Oui mais si la canicule
est-ce que les consensus ?
et dans ce cas, climatique ?
Crésus m’abrite
ou périclite au Ritz ?
Non, il lui pousse diesel.
Le pauvre va à jeun ?
Tout ça me turlupiine…
En haut,
on s’en branle, ou bas,
de ce combat ?
Je serai en Dédicaces aux Aventuriales de Ménétrol (63) les 28 et 29 septembre avec mon éditrice Nathy Lune Ecarlate Editions si je trouve comment/avec qui y aller et où y dormir…
et
Je serai au salon L’arrêt Création des Scribouillards, à Saint-Illide (15) le 20 octobre
et
je serai au salon du livre d’aubenas (07) les 7 et 8 décembre (dès qu’ils confirment mon inscription)
et
je serai (sans doute) à celui de Saint-Martin-d’Hères les 14 et 15 décembre
A force de se retourner
dans son cercueil capitonné
il avait fini par creuser
jusqu’à la couche d’à côté
où depuis lors il courtisait
sans penser aux amours passées
à la fortune ou au succès
aux héritages ou aux procès
une jeune autochtone embaumée
qui sentait bon le tiaré
tandis que sa veuve éplorée
toute de charognards cernée
devant la tombe désertée
déversait des larmes à l’idée
de voir son magot s’envoler
et les robes noires lui fredonner
le refrain de Je te promets…
(vers d’actualité…)
Et comme Infemmes et sangsuelles il y a deux ans, De lointains rêvages se contentera du podium.
C’est l’ami Bruno Pochesci qui remporte le prix Masterton avec son premier recueil de nouvelles intitulé L’amour, la mort et le reste, aux éditions Malpertuis
Félicitations Bruno ! on se voit bientôt sur un salon (pas trop loin de la buvette) !
Et vous pouvez toujours trouver De lointains rêvages chez mon éditeur si la curiosité vous titille, ou auprès de moi si vous voulez uune petite dédicace !
Bonjour z’à tous !
Comme pour Infemmes et sangsuelles il y a deux ans, mon recueil « De lointains rêvages« , paru chez Rroyzz éditions, illustré par Vaël Cat et préfacé par Frédéric Livyns, a franchi le premier cap du prix Masterton et se retrouve en finale, face à « L’amour, la mort et le reste« , premier recueil de nouvelles de Bruno Pochesci, et Alexandre Ratel pour « Ainsi vont les morts« .
Joie je suis ! Un grand Merci aux membres du jury !
Je salue mes deux co-voyageurs, et leur souhaite bon vent jusqu’à l’arrivée,
Sont également en finale dans les autres catégories :
Romans francophones
Romans étrangers
Un retour de lecture de mon recueil, reçu par mail, qui me fait chaud au cœur.
« Bonjour Frédéric,
Si j’ai tardé pour te présenter mes meilleurs vœux (ce que je fais par la présente), c’est que je me suis offert pour mon petit Noël, ton recueil de nouvelles « Infemmes et sangsuelles », et je ne voulais t’écrire avant de l’avoir terminé. Non qu’il ait fait long feu, mais j’ai été pas mal occupé en ce début d’année.
Concernant ton ouvrage, je l’ai dévoré en trois nuit, et je l’eus lu (pas lulu) en une seule s’il ne m’eut fallu dormir un peu. Chaque mot passant appelant le suivant, si je n’y eus mis le Horla, j’en eus mangé jusqu’à la couverture. Je ne pourrai plus après cela boire un Coke en terrasse, même light, sans craindre de me faire mordre par un sac à main.
Le « Péché d’argile », à travers ta prose prospère, mais rimée (parfois), m’évoque une certaine Venus d’Ille, tandis que venus d’îles imaginaires, tes pirates mangés des vers ne me verront plus jamais dans un Lavomatic !
Un grand bravo, et merci pour ce moment d’évasion aux confins de l’imaginaire.
Amicalement.
Philippe ROUBAL. »
J’avais eu le plaisir de partager la table de cet auteur d’anticipation (Le cerveau lisse – Où allons-nous la nuit ?), rêveur lucide, à la convention de SF de Grenoble en 2017
Bonne année Philippe, avec toute ma gratitude
salut à toi qui lis ces mots
je ne suis pas venu sur ce blog depuis un bail, je n’ai même pas chroniqué les salons auxquels j’ai participé depuis septembre (à savoir les Aventuriales, deux salons en Drôme-Ardèche et Nice fictions) et je m’en excuse. J’y ai pourtant passé de bons moments et rencontré des gens super, même si les ventes de mes livres y ont été quasi-nulles… Je suis un peu au ralenti depuis un moment (3 ans en fait), au niveau santé, relations sociales comme pour ce qui est de la créativité. J’essaie de m’y remettre mais ce n’est pas simple….
Ce qui ne m’empêche pas de songer à mon prochain recueil, en construction (lente mais sûre), qui cherche un éditeur sangcible aux légendes et au fantastique urbain.
Je t’en dirai plus quand ça aura avancé.
Mes livres sont plus que jamais en vente, si ça te tente, il suffit de cliquer sur les liens (ou de m’interpeller pour une dédicace).
Et n’oublie pas de dire ce que tu en as pensé, ici ou ailleurs !
A l’art-voyure !
Cela fait maintenant trente ans qu’est né le dernier enfant. Trente ans que ce maudit virus a frappé, stérilisant toute la population de la Terre. Trente ans que l’humanité agonise, se désespère, à bout de souffle, à court d’idées.
Mais aujourd’hui pourtant débute une ère nouvelle. Un enfant est né, d’une encore jeune femme hélas morte en couches. C’est un garçon. Un mâle. Un miracle, la promesse d’un futur. Il n’a pas encore de nom que déjà les médecins veulent l’étudier, lui faire subir tout une batterie de tests, de prélèvements, pour découvrir comment ce sauveur de trois kilos pourrait ressusciter la race humaine moribonde. Mais avant cela, il faut rasséréner la plèbe.
Un grand show télévisé est organisé pour présenter ce nouveau messie à la terre entière. L’animateur fend le public d’un large sourire, le bébé à bout de bras, le présente aux caméras. L’enfin-né regarde tout autour de lui avec des yeux ronds de curiosité puis fronce un sourcil et se met à pleurer, sous les acclamations de la foule qui n’a plus entendu de vagissement depuis trop longtemps.
Il est le symbole du renouveau tant promis, du retour de la fertilité. Tous veulent le voir, le toucher, le porter. Des mains se tendent, des cris de joie s’élèvent. On s’arrache le bavoir plein de lait caillé, les langes souillées… Chacun veut repartir avec un bout de layette du nourrisson, une mèche de ses cheveux, quelques centimètres du cordon, comme autant de reliques sacrées. On se bouscule, on s’invective, on se bat.
Sur l’écran, quand l’image redevient nette, la foule, repue et satisfaite, s’est dispersée. Le plateau de télévision est désert. Le présentateur de l’émission gît, inerte, sur un strapontin à l’arrière-plan.
Il ne reste plus du futur de l’humanité qu’une petite tache de sang sur le sol vitrifié, vite essuyée du coin de son mouchoir par le technicien-son.
En arrivant sur le lieu du meurtre, le commissaire Beaufort se dit qu’il n’avait pas affaire à un crime ordinaire. La chignole à main abandonnée à côté du fromager, dont le cadavre ensanglanté était percé de plusieurs dizaines de trous circulaires, ainsi que le rictus de souffrance et de terreur mêlées qu’il pouvait lire sur son visage ne laissaient planer aucun doute : Le pauvre gars s’était fait gruyer.
Chaque soir, une fois ses consultations terminées, le discret médecin de famille fermait son cabinet et rentrait se changer dans son petit appartement. Un plat surgelé vite avalé, il troquait blouse blanche et stéthoscope contre des accessoires moins conventionnels et se rendait dans une petite boîte de nuit de son quartier où, jusqu’au petit matin, uniquement vêtu d’un string et d’un boa de plumes mauves, jouant des faux-cils, des menottes et de la cravache pour la plus grande joie de la faune nocturne coutumière des lieux, le docteur Jacques Hill devenait miss Torride.
Sur le trottoir d’en face, le directeur Lambert n’en croyait pas ses yeux. La mâchoire béante, il contemplait avec effarement les ruines fumantes de la fabrique Lambert et fils, fabricants d’extincteurs depuis 1850, dont les pompiers éteignaient les dernières flammèches.
Le bras lourd, il porta son cellulaire à son oreille. Le stagiaire décrocha.
- Allo, Martin, c’et le directeur à l’appareil, je suis devant l’usine, là, et…
- Allo, bonjour, monsieur le directeur, mes respects monsieur le directeur, comme vous pouvez le voir j’ai…
- Oui, justement, c’est quoi ce…
- …suivi vos ordres. J’ai dû bosser tout…
- …bordel, Martin, je vous avais…
- …le week-end, pour que ce soit fait ce matin à votre arrivée même…
- …demandé de trouver un moyen de…
- …si j’ai trouvé ça étrange, et que …
- …Martin ?
- … j’ai eu du mal à trouver un artificier et assez de dyn…
- Martin ?
- Monsieur le directeur ?
- Relisez-moi le mail que je vous ai envoyé vendredi, voulez-vous ?
- D’accord, monsieur le directeur. Vous avez écrit : Trouvez le moyen de dynamiter l’entreprise. Je compte sur vous pour que tout soit réglé lundi matin à mon arrivée.
- Martin ?
- Oui, monsieur le d…
- Relisez lentement, s’il vous plaît.
- Bien, monsieur. Trouvez le moyen de dynamiter l’…
- Martin ?
- Oui, monsieur ?
- Dynamiser, Martin, dynamiser…